Anna,
Les mots sont pâles, les termes sont ternes ;
Et toi tu étais vibrante et contrastée.
Certes, la vie était souvent sombre, tu broyais parfois du noir.
Mais de cette noirceur intérieure, on n’en voyait pas la couleur […]
Écrits
Écrits
Anna,
Les mots sont pâles, les termes sont ternes ;
Et toi tu étais vibrante et contrastée.
Certes, la vie était souvent sombre, tu broyais parfois du noir.
Mais de cette noirceur intérieure, on n’en voyait pas la couleur […]
Bon, ça n’arrive pas souvent, mais là j’ai envie de râler. En public.
L’administration française, globalement c’est bien : elle pousse à plus de solidarité et aide les plus démunis de s’en sortir. On n’a pas la même chance dans tous les pays. En revanche, cette administration vient avec une suite de paperasses à teneur hautement laxative. Des paperasses qui prennent un temps fou, temps qui ne se mue pas toujours en argent si on n’a pas le loisir de rentrer dans les cases prédéfinies.
Je cherche à obtenir l’intermittence du spectacle depuis quelques années ; en attendant d’y parvenir, je donne des cours à l’université, et je suis auto-entrepreneur. Trois métiers, donc trois fois plus de papiers pour trois fois moins d’argent, c’est apparemment l’ordre des choses en ce bas monde.
Nous sommes mardi, il est 17h, je me décide enfin à aller au casting du parc Astérix. Ils cherchent des cascadeurs, pourquoi ne pas tenter ma chance ?
Parce qu’en tant qu’acrobate de pacotille, je ne serai sûrement pas pris ? Parce qu’aller là-bas sera loin et fatigant, que la paie serait légère et amortirait à peine les frais de transport, nourriture et hébergement ? Parce que dans l’improbable éventualité où je serais choisi, je ne serais probablement pas disponible pour les répétitions, faute à mes engagements de professeur ? Parce que ce serait un retour en arrière, quelques jours seulement après ma résignation à abandonner le milieu du spectacle ?
Trêve de billevesées, j’ai assez niaisé : j’irai. Il sera bien temps d’aviser quand le verdict tombera.
Avant les regrets, les bonnes nouvelles. Mon collègue est repêché ! Il aura donc le plaisir de participer à la demi-finale, et moi celui de l’encourager pour de vrai. Dans l’intervalle, je croise les participants dont j’en connais une bonne partie, les présentateurs Denis Brogniart et Christophe Beaugrand, le staff qui me reconnait, même une partie du public qui se souvient de mon crane rasé et de mon sarouel… Tous sont déçus de ne pas me voir participer.
Peut-être même, selon une des organisatrices, qu’il est encore possible de m’insérer dans la dernière des séries. J’ai vu les obstacles en passant, ils ont l’air plus amusants que jamais, ils me chantent à l’oreille comme des sirènes. Je m’étais préparé à la tentation, eh bien heureusement. Je passe à deux doigts de saisir l’opportunité, seule ma cheville encore un peu fragile arrive à me raisonner. Je sais que ce sera encore plus difficile lors que je verrai mes amis sur le parcours. Je ne sais pas si …
Ninja Warrior ? Très peu pour moi.
Je ne comprends pas tout ce pataquès sur les guerriers. Comme si la guerre n’apportait rien d’autre que la plénitude et la gloire. Comme si être fort n’avait aucun sens en temps de paix. Comme si la vie ne présentait pas assez d’adversité par elle-même, comme si se monter les uns contre les autres était le seul moyen de se sentir exister. Comme si pour obtenir la paix, on devait préparer la guerre.
En somme vous l’aurez compris, je ne veux pas me l’avouer mais je crève d’envie de participer à nouveau à l’émission Ninja Warrior sur TF1.
Nous avons tous des rêves. Des rêves de gloire et d’argent, autant que des rêves d’aventure, de réussite, de reconnaissance, et bien d’autres. Ces rêves sont une force incroyable, autant qu’un écueil redoutable. Il suffit de jouer habilement sur ces cordes pour faire plier la plus convaincue des décisions.
Pour ceux qui n’ont pas connaissance du contexte : le parkour se développe actuellement tranquillement, en empruntant le chemin semé d’embûches que toute discipline naissante se doit de suivre. Beaucoup d’erreurs sont faites, l’efficacité n’est pas toujours au rendez-vous, mais on avance. Le parkour se fait sa propre expérience, et son évolution est guidée par sa communauté.
Mais depuis un an, un nouvel acteur a fait son apparition : la fédération internationale de gymnastique (FIG).
J’ai écrit ce texte il y a un peu moins d’un an, lorsque la nouvelle est tombée. Je n’ai pas publié cette pétition moi-même : étant secrétaire de ma fédération il valait mieux conserver une image neutre dans un premier temps. La situation n’étant pas plus brillante maintenant, je confirme mes positions en postant cet article à titre personnel.
Je le vois dans leurs yeux, j’ai déçu mes amis. L’amour est censé être inconditionnel. Je suis décidément bien superficiel pour voir mon amour refroidi par la simple transformation de ma fiancée en baudruche. Quant-à elle, comme toute princesse qui se respecte, elle m’aurait chéri sous n’importe quelle forme, fus-je un crapaud. L’épreuve suivante sera déterminante. C’est le PCBM, le Parcours du Combattant du Bon Mari.
Mikaela a été enlevée par les sbires du président Trump. Il s’oppose à notre union ! Les raisons m’en échappent, et les terroristes qui m’accompagnent sont visiblement des sous-fifres qui n’en savent pas plus. Mais les faits sont indiscutables, rien ne sert d’épiloguer là-dessus. Il est temps d’agir pour sauver notre couple.
C’était il y a quelques mois. Une journée chaude et humide, chargée en émotion. Douloureuse certes, mais pourtant pleine d’espoir. Mon premier enterrement.
C’était un événement touchant, bien que la cérémonie ait été très simple, presque spartiate : on ne m’avait pas prévu de cercueil. Mon corps descendait doucement dans la fosse, offert aux yeux de tous mes amis tandis que les premières poignées de terre s’abattaient sur moi, déterminées et volontaires. Mes anciens compagnons de cordée devraient faire sans moi maintenant. Ou du moins, avec un moi un peu différent.