Lorsque j’arrive à Cannes, je n’ai aucune idée de la façon dont les épreuves se déroulent. Je n’ai jamais regardé l’émission. Je représente le candidat qui n’y connait rien, et qui en plus arrive 3 jours après les autres. Un bon gros cas social comme l’aime la télé.
Un Ninja de l’ombre sous les feux de la rampe [2]
Je goûte aux joies du show-bizz, baladé de maquillage en interviews, de tests physiques en tournages, en passant par la classique attente inquantifiable entre chaque étape. J’avais des projets pour cette semaine, eh bien ils attendront la suivante ! Qu’allais-je faire dans cette galère ? Quand je passe enfin sur le parcours, il est 3h30 du matin.
Un Ninja de l’ombre sous les feux de la rampe [1]
Le ninja est le soldat de l’ombre par excellence. Ce soldat est-il toujours ninja lorsqu’il est exposé aux feux de la rampe ?
L’étiquette de « Ninja Warrior », définitivement ça ne me correspond pas. Pour commencer, les Ninjas n’étaient pas soumis au bushido (code d’honneur japonais) et étaient très souvent mandatés pour perpétrer les crimes inavouables des grands seigneurs aux mains sales. Ensuite, Warrior signifie guerrier, et si j’admets que l’idée de faire la guerre me galvanise, j’ai quelques réticences morales à en faire l’apologie. Je préférerais l’étiquette de « Samouraï Pacifiste » peut-être.
Démantèlement sauvage de paisibles migrants
Mardi soir, 23h, je reçois un texto : « Rendez-vous demain matin à 6h pour les motivés, il y a des chances que le campement de Flandrin Valmy soit démantelé ».
6h du matin, en pleine nuit, devant la rigueur du froid du froid hivernal de Grenoble… Je suis moyen motivé. Disons moyen chaud. Mais il faut dire que le jour même j’ai pris à témoin plusieurs personnes, leur partageant le sentiment de culpabilité qui me submerge à chaque fois que je passe devant tous ces immigrés.
Je viens d’exposer en long et en large mon désespoir de me voir impuissant face à la misère, le soir même on me donne une occasion de me rendre utile. Plus d’excuse. À 3h du matin, je mets donc mon réveil pour 5h30.
Déménagement de malheur
Après une majorité de vie commune (c’est-à-dire 18 ans) dans notre HLM de Voiron, on déménage et disperse la famille.
– Maman ma mère part à Toulouse. Plus d’allocations familiales puisque toute la famille a plus de 20 ans, et pas de RSA puisqu’elle a « trop » travaillé ces derniers mois. Elle doit se débrouiller avec 400€ par mois, reconnaissance ultime des efforts placés à éponger de lourdes dettes, à élever seule cinq enfants sans jamais savoir de quoi sera fait le lendemain, à leur offrir de quoi manger, étudier, faire de la musique et du sport comme n’importe quels gosses de riches.