David-Pagnon.com
David Pagnon

LFREP – Parkour et recherche

 

Le LFREP est le Laboratoire Français de Recherche et d’Études sur le Parkour.

Bureau:Logo LFREP

  • Président : Hugo Bitard
  • Secrétaire : David Pagnon
  • Trésorier : Melvin Renoux
  • Commissaire aux comptes : Sidney Grosprêtre

 

Parkour et recherche

Le parkour:

Le parkour est une discipline nouvelle, née dans les années 1990 sous l’impulsion initiale du Français David Belle. C’est une activité physique qui consiste à se déplacer rapidement d’un point à un autre, et en particulier hors des voies de passage préétablies. Le parkour est donc caractérisé par des enchaînements de techniques spécifiques de franchissement d’obstacles. C’est une manière de « tracer » droit jusqu’à un objectif défini, en adaptant sa course aux obstacles rencontrés: le pratiquant du parkour est d’ailleurs appelé « traceur« .

 

La discipline doit en grande partie sa renommée aux médias: Yamakasi, Banlieue 13, puis youtube. Pour autant, ces supports ont parfois desservi son image, véhiculant le stéréotype d’un sport spectaculaire et dangereux. Ainsi, le parkour au sens strict ne contient pas d’acrobaties puisqu’elles ne répondent en général pas à l’exigence d’efficacité. Et l’éventail des techniques et des aptitudes physiques à développer implique un travail intense, mesuré et régulier, qui réduit fortement la prise de risques apparente.

 

Parkour et recherche:

Les mouvements de parkour sont spécifiques et variés : du saut de bras au passe-muraille en passant par le saut de chat, les motricités sont complexes et particulières à la discipline. Des études biomécaniques pourraient permettre de mieux appréhender les motricités. Entre autres spécificités, le pratiquant s’entraîne à calibrer des réceptions sur des surfaces plus ou moins réduites (barrières) ou glissantes voire instables (surfaces humides, branches). Il doit s’adapter à des situations par nature variables (interaction des modes réactif et prédictif), choisir un compromis puissance-contrôle (contrôle optimal). En somme, ce sont des problèmes de neuromécanique qui se posent.

 

Le parkour consiste à enchaîner des exercices physiquement complexes et complets, intenses, nombreux, parfois étalés sur toute une journée, cela sans se mettre en danger. Des études sur une musculation adaptée, sur l’énergétique, et la physiologie du sport permettraient de mieux planifier l’entraînement. Par ailleurs et bien qu’on ne souhaite pas mettre l’accent là-dessus, ces mouvement particuliers, lorsqu’ils se soldent par un échec, peuvent conduire à des blessures particulières. La médecine du sport (chirurgie, kinésithérapie, réentraînement, prophylaxie et tout ce qui en découle) y trouve un nouveau champ d’application.

 

Le traceur est constamment confronté à ses limites, qu’il cherche à repousser progressivement. Il peut être mis face à un palier difficile à dépasser, avoir peur d’un mouvement maîtrisé parce que la configuration a changé depuis la dernière fois, se sentir en méforme et être contraint de revoir ses ambition à la baisse sur une période donnée, ou être confronté à son appréhension du vide. La psychologie du pratiquant est un sujet éminemment digne d’intérêt.

 

La communauté du parkour est de taille encore modeste. Les traceurs sont très attachés à des valeurs originelles telles que « être fort pour être utile », « respect de soi, de l’autre, et de l’environnement ». En outre, ils ont l’habitude de beaucoup voyager pour découvrir de nouveaux lieux d’entraînement et de nouvelles technicités, voire de nouvelles façons d’appréhender la discipline, ce qui permet un brassage culturel et intellectuel conséquent. C’est encore un domaine d’étude intéressant pour les sociologues.

 

Comme dans toute recherche humaine, les résultats varient d’un sujet à l’autre, voire d’une épreuve à l’autre: on se retrouve à manipuler des volumes de données conséquents pour avoir des résultats significatifs. Il est donc indispensable de travailler sur le traitement du signal, sur l’analyse de données et sur les statistiques. Et de la même manière qu’il existe des recherches dans chaque sport reconnu, des études transversales plus globales pourraient permettre de synthétiser ces conclusions pour fournir aux pratiquants des outils d’entraînement éclairants et exploitables.

 

Enfin, d’autres champs de recherche sont liés d’une manière ou d’une autre au parkour, à commencer par ceux de la santé. On pourrait étudier les vertus du parkour sur les jeunes, personnes agées ou malades, ou extrapoler les obstacles que s’impose le traceur vers les situations difficiles rencontrées par un malade dans la vie courante. Ou encore faire le parallèle avec les mouvements animaux. Et bien sûr, appliquer les recherches aux domaines des jeux vidéos ou du cinéma. Le parkour touche à tous les domaines scientifiques, et tous les domaines scientifiques peuvent toucher au parkour.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *