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David Pagnon

Les grimpeurs (é)perdus

Les grimpeurs (é)perdus, Octobre 2015, La Garance, Scène Nationale de Cavaillon

Les grimpeurs (é)perdus

Antoine Le Menestrel passe son temps à s’élever, à cheminer en hauteur. Il est vivant ainsi. Danseur ainsi. Acrobate ainsi. Mais, pour cette création, il laisse ses pieds au sol afin de pleinement chorégraphier l’oeuvre et de créer la rencontre entre plusieurs pratiques, plusieurs corps, plusieurs artistes : danseurs, acrobates, traceurs. Son désir d’artiste ? Déconstruire le langage de la verticalité, imaginer une croissance sans sommet, rééquilibrer le haut avec le bas. Pour cela, il fait également appel à une partition sonore, poétique qui apporte profondeur et relied à l’écriture chorégraphique, en s’appuyant sur des textes de Samuel Beckett, d’Albert Camus et de Rémi Checchetto, auteur et poète contemporain.

Le parkour ? C’est un art du déplacement où le “traceur” prend appui sur le sol pour rebondir. Une pratique qui se révèle, depuis les années 80, avec le film Yamakasi d’Ariel Zeitoun en 2001. Un déplacement dans une liberté vertigineuse, sans quête de sommet, dans tous types d’environnements. Seule la trace est valorisée. Asocier cette discipline à la création, c’est exalter le mouvement dans sa propre lumière. L’acrobatie ? Les acrobates sont des artistes qui marchent sur les sommets. Étrangement, ils imposent là des immobilités improbables tout en affirmant une liberté, une remarquable continuité acrobatique dans l’espace. La danse verticale ? Elle permet de faire corps avec l’architecture, de se recréer sans cesse, de recréer le lieu même, en lui offrant une toute nouvelle âme. Ces pratiques singulières se retrouvent et se redécouvrent dans l’engagement, la prise de risque.

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