Roméo et Juliette sous le béton armé
Leur voiture vient de quitter l’autoroute, elle sera leur cercueil. Roméo et Juliette ont préféré mourir que d’être séparés. – Leur voiture vient de quitter l’autoroute, elle sera leur cercueil. Roméo et Juliette ont préféré mourir que d’être séparés. Leur voiture vient de quitter l’autoroute, elle sera leur cercueil. Roméo et Juliette ont préféré mourir que d’être séparés.
Leur voiture vient de quitter l’autoroute, elle sera leur cercueil. Roméo et Juliette ont préféré mourir que d’être séparés.
Un spectacle sauvage et délirant. Esthétiquement enlevé. Hier soir, sous le pont de l’autoroute A 10, la Compagnie Off proposait l’avant-première de sa nouvelle création, “Wild side story”. Un régal.
Une frontière. Palpable. Faite de béton et d’un grillage. C’est là, dans le décor gris voire sinistre du Point Zéro, sous le pont de l’autoroute A 10 entre Tours et Saint-Pierre-des-Corps, que la Compagnie Off a imaginé son théâtre, hier soir. Sans fauteuils ni scène dessinée.
Là, sous les piles du pont, sous les voitures qui avalent les kilomètres et à quelques mètres seulement du passage des TER, Philippe Freslon a donné corps et cœur à un Roméo et une Juliette réimaginés, réinventés entre « runs » de berlines et arabesques à plusieurs mètres du sol. Les textes se succèdent en français, en anglais. Les langues, tour à tour châtiées ou très familières, se disputent l’espace, comme les familles Capulet et Montaigu le faisaient à Vérone. Avec hargne. Du sang dans la bouche.
Entre l’œuvre de Shakespeare et celle américanisée et musicale de Robbins et Wise, Philippe Freslon s’est bâti un univers. Noir et lumineux. Désespéré et couleur d’arc-en-ciel.
Une version qui va encore évoluer
Dans sa version des amants maudits, le décor fait partie intégrante de l’histoire, exploité au mieux. Esthétiquement, on savoure les idées et les postures des comédiens, des acrobates. Au sol comme dans l’air. De la scène du bal en passant par le meurtre de Mercutio, l’ami de Roméo, par le cousin de Juliette.
Face à un final spectaculaire et symbolique, on oubliera la faiblesse du son, récurrente. Et celle de la difficulté à se déplacer d’une scène à l’autre et donc à profiter du spectacle – une partie du public n’a pas dû pouvoir vraiment suivre l’histoire et apprécier les trouvailles –, compte tenu des (très) nombreuses personnes (*) venues découvrir la création.
De bon augure pour la suite?? Plutôt. Car, comme l’a rappelé le directeur artistique de la Compagnie Off, « Wild Side Story » n’est pas totalement achevé. Et devrait encore évoluer.
Après le spectacle, la deuxième édition de la Blitz Witz Nacht imaginée par la Compagnie Off se poursuivait au Point Haut, cette fois. Une nuit blanche qui se voulait phosphorescente et magnétique. Sûrement un peu sauvage aussi.
(*) La jauge fixée par l’arrêté préfectoral est de 2.000 personnes.