L’auto-stop
Article écrit en tant qu’annexe de mon récit Une tente, Un pouce, un carnet de voyage de mon retour du Liban en autostop, bien animé par de nombreuses aventures…
Introduction
Avant d’énumérer tous les conseils que je peux donner, il y a une chose dont vous devez être convaincus: Le stop, ça fonctionne!
Ne vous fiez pas à tous ces gens qui, chez vous comme sur la route, vont inlassablement répéter que l’entreprise est impossible. Tout est toujours possible, moyennant qu’on accepte quelques galères. Et d’expérience, il me semble pouvoir affirmer qu’aucune galère ne mérite vraiment qu’on se décourage, aucune n’est insurmontable. C’est souvent dans les situations les plus désespérées qu’on a les plus gros coups de chance! (Notez bien que cette théorie ne fonctionne pas au casino).
Malgré ces encouragements, je vous déconseille de faire comme moi et de compter sur le stop pour être à l’heure en cours ou au boulot: c’est assez stressant, et ça pourrait même ne pas marcher. En ce qui me concerne, je compte environ deux fois plus de temps en stop qu’en trajet direct, en sachant que j’arrive très souvent en avance. Plus le trajet est long, plus cette prévision est exacte: une malchance suprême est en général compensée par un coup de chance inouï. Sachez enfin tout de même que cette prévision subit très fortement l’influence du lieu où je me poste (le spot, la circulation, la période de la journée, l’état d’esprit de la région…)
I. Pourquoi voyager en autostop?
Je vois trois raisons principales pouvant conduire à faire du stop:
- Les galères: pas d’argent ou un train loupé. Ce sont souvent les raisons qui poussent à se lancer, jusqu’à ce qu’on y prenne goût pour l’une des deux raisons suivantes.
- Les rencontres: En règle générale, on rencontre des gens très ouverts, on découvre une tranche de population extrêmement variée dont le seul trait de caractère commun est d’être sympathique: des imams, des charpentiers, des vieilles soixante-huitardes, de jeunes babs, des avocats, des apiculteurs, des ingénieurs… On y apprend beaucoup, et il est même possible de tisser des relations à long terme! Je ne peux pas nier que le stop représente une certaine prise de risque… Mais la vie en elle-même est dangereuse! Et passionnante!
- L’aventure: Ce qui nous conduit au dernier point, qui n’est pas forcément justifiable mais qui représente une réalité bien tangible. On peut avoir envie de vivre de nouvelles expériences, de prendre certains risques, de pimenter notre quotidien; en somme, de vivre une petite aventure! Personnellement, j’apprécie le fait de connaître le moment de mon départ, mais pas l’heure d’arrivée, ni le chemin emprunté, ni les gens que je vais rencontrer; et je suis content d’être contraint de m’adapter continuellement.
Attention, faire du stop demande quand même une certaine dose de courage: ce n’est pas forcément facile d’attendre des heures dans le doute, sans savoir si on va arriver à destination ou si on sera contraint à dormir sur place… Mais c’est l’objet d’un autre paragraphe!
II. Avant de partir
Maintenant, à vous! Pour commencer l’aventure, je vous conseille de vous lancer en été, un jour où vous aurez beaucoup de temps.
1. Le matériel
Au cas où, prévoyez quand même un minimum de matériel: de l’eau et un peu de nourriture. Procurez-vous également des habits relativement chauds, parce que rester sous le vent ou sous la pluie en plein air n’est pas agréable avec un T-shirt troué. Un dispositif réfléchissant peut être intéressant la nuit, et de jour des vêtements colorés permettent de vous repérer facilement. Et dans le pire des cas, un sac de couchage et une couverture de survie (3€) ne seront pas de trop: la potentielle (mais rare) nuit aux toilettes de la station service deviendra plus agréable.
Je vous conseille quand même de ne pas trop vous encombrer, de peur que les conducteurs ne s’arrêtent pas faute de place. Et d’autre part, il est souvent important d’être capable de rentrer et de sortir rapidement d’une voiture, ne serait-ce que pour ne pas trop ralentir la circulation.
2. Le panneau
En plus de ce que j’ai listé, certains conseillent le panneau pour indiquer la direction où ils souhaitent aller. Pas moi: ça encombre, c’est une contrainte en plus, et par dessus tout ce n’est pas vraiment utile. Imaginons que je veuille aller à Strasbourg, et que je vienne de Grenoble. Je mets quoi sur le panneau: Lyon? Et si l’automobiliste va à Strasbourg en passant par Genève? Strasbourg directement? Et s’il ne va qu’à Lyon et qu’il ne sait pas que c’est sur la route? Lyon, Dijon et Genève? Le temps qu’il arrive à déchiffrer et à comprendre mon raisonnement, il sera déjà loin…
Je préfère donc imprimer un plan (avec les yeux ça peut marcher), connaître précisément les villes par lesquelles je suis susceptible de passer, et m’adapter aux propositions des conducteurs. Il est éventuellement possible d’embarquer un guide routier avec toutes les stations services et les sorties d’autoroute, mais c’est de la triche.
Le seul intérêt que je peux trouver à avoir un panneau, c’est lorsque vous vous trouvez à un croisement où la plupart des automobilistes est susceptible de partir du mauvais côté. Les rares qui vont du bon côté risquent de penser (à raison) qu’il y a peu de chances que vous vouliez suivre cette même route: ils ne s’arrêteront donc pas. Avec un panneau, il seront au moins au courant. Là encore, cela suppose que vous ne puissiez pas vous poster un peu plus loin sur la bonne route.
Dans ce cas, je vous conseille de prendre une chemise plastifiée remplie de feuilles blanches ou colorées. Lorsque vous vous posterez sur le spot qui vous semble idéal, vous sortirez une des feuilles que vous poserez sur la chemise (qui rigidifiera l’ensemble), et de façon lisible et avec un marqueur bien gras, vous noterez la ville, voire le numéro du département où vous désirez vous rendre. Un carton prend beaucoup plus de place, et il faut le changer à chaque étape; mais il est souvent plus grand, donc plus visible. Au passage, j’ai essayé de remplacer le marqueur par un bouchon de liège brûlé, mais c’est plus galère qu’autre chose.
III. Les spots à stop
Comme je l’ai déjà assez répété, le stop, ça marche! Ca marche, dans le sens où ça fonctionne, mais ça marche aussi parce qu’il faut souvent se déplacer pour trouver le spot idéal. Gardez bien ça en tête lorsque vous lirez la suite.
1. Les caractéristiques
Je vois quatre éléments qui caractérisent un bon spot à stop:
- Une bonne visibilité. Les conducteurs auront beau avoir la meilleure volonté du monde, s’ils ne vous voient pas ils ne s’arrêteront pas. Evitez de vous poster à la sortie d’un virage ou dans le noir (ou même à l’ombre), et pensez à ne pas rester totalement immobile.
- Un ralentissement. Ca peut être à l’endroit où vous savez qu’il y aura des bouchons, à l’entrée d’un virage, à un feu rouge, à un péage, à l’entrée d’une aire de repos… A vous de voir!
- Un emplacement pour se garer. Cet emplacement devra être de préférence situé après vous, parce que les gens préfèrent prendre le temps de vous « juger » (et donc passer devant vous) avant de faire mine de s’arrêter.
- Une circulation importante. Avec un peu de chance, pour 20 voitures qui passent, une s’arrêtera; et plus vite les 20 voitures seront passées, plus vite vous serez pris! C’est quand même à relativiser: les gens ont moins tendance à s’arrêter lorsqu’ils ont peur de se faire klaxonner (parce qu’ils ralentissent les voitures qui suivent).
Les trois premiers principes se retrouvent facilement: en vous voyant, en étant contraints de ralentir, en passant devant vous avant de se décider, les conducteurs n’attendent rien d’autre que de vous jauger (et de vérifier que vous ne cachiez pas une tronçonneuse derrière votre dos).
2. Exemples
Alors concrètement, qu’est-ce que ça veut dire? Quels sont les meilleurs « spots à stop »? Je vais en énumérer quelques uns, en sachant qu’il vous faudra avant tout faire preuve de bon sens.
1. Sur l’autoroute: L’autoroute est certainement le meilleur moyen pour rallier rapidement votre destination, et c’est aussi beaucoup plus simple niveau itinéraires.
- Les péages sont d’après moi le meilleur endroit pour faire du stop: tous les éléments y sont favorables. Les voitures vous voient de près, elles ralentissent jusqu’à s’arrêter à votre niveau, et en plus c’est éclairé de nuit. Seule limite, y faire du stop est généralement toléré, mais parfois interdit. Dans ce cas, vous devrez aller sur la petite aire qui se trouve juste après, où les voiture sont en pleine accélération lorsqu’elles vous aperçoivent et où très peu de personnes s’arrêtent naturellement.
- Certains préfèrent les aires de repos. Là, deux solutions: se mettre à la sortie mais les conducteurs n’ont pas forcément envie de s’arrêter juste après leur pause; ou se poster à la porte de sortie de la stationavec son sourire, et son panneau ou sa verve. Mais je n’aime pas accoster les gens aussi directement, faire un trajet avec quelqu’un qui s’est senti contraint de vous prendre n’est pas forcément très agréable.
Par ailleurs, si vous vous faites parachuter à un embranchement parce que vous avez loupé la dernière sortie ou le dernier péage, vous êtes dans une belle galère – mais ce n’est pas la fin des potirons non plus. Vous pouvez essayer de marcher sur la bande d’arrêt d’urgence jusqu’à la prochaine sortie ou la dernière aire, mais c’est dangereux (la durée de vie sur la bande d’arrêt d’urgence est apparemment de 20 minutes en moyenne, m’enfin je sais pas où ils sont allés chercher ces chiffres là). Je vous conseille plutôt de vous écarter de l’autoroute et de chercher la nationale la plus proche. De là, vous pourrez normalement retomber relativement facilement sur vos pattes.
Attention, de manière générale (et d’expérience), si vous n’êtes pas absolument certain que la voiture aille dans la bonne direction, il vaut mieux vous abstenir de monter. Surtout sur l’autoroute, où vous risqueriez d’être coincé pendant de longues heures dans le mauvais sens…
2. Sur les nationales: Vous pouvez toutefois avoir envie de prendre la nationale, parce que c’est plus sympa, plus joli et que vous avez le temps; ou tout simplement parce que vous n’avez pas le choix et que vous vous êtes fait abandonner là. Et dans tous les cas, il faut généralement passer par la nationale avant d’arriver sur l’autoroute, et y repasser avant d’arriver à destination.
Trouver un bon poste est un petit peu plus compliqué parce que plus varié. Souvenez-vous des quatres principes: bonne visibilité, ralentissement, emplacement pour se garer, circulation importante. A partir de là, il y a plusieurs endroits pertinents:
- A la sortie d’un village. Pas avant le village parce que les automobilistes risquent d’être sur le point de s’arrêter, mais après: s’ils en sortent, c’est sûrement pour aller plus loin. Dans la mesure du possible, postez-vous plutôt avant le panneau de sortie, de façon à ce que les conducteurs ne soient pas sur le point d’accélérer parce que la limitation de vitesse prend fin.
- A la fin d’une montée. Pas au début parce que le conducteur aura plus de mal à repartir, qu’il en soit conscient ou pas. Pourquoi pas dans une descente ou sur du plat.
- Avant un virage où il faudra ralentir pour le négocier correctement. Pas à la sortie parce que c’est habituellement là qu’on relance l’accélération, et surtout parce que vous n’y serez visible qu’au dernier moment.
Et sinon, vous pouvez toujours profiter des bouchons ou des feux rouges, mais plus difficilement des ronds points.
3. En ville: En ville, vous êtes mal barrés. Les gens font principalement des petits trajets qui ne vous intéresseront pas du tout. Arrangez-vous donc pour vous mettre sur une grande route à la sortie de la ville, en direction bien sûr de votre destination. Si vous ne savez pas où vous diriger, regardez le soleil ou les étoiles; ou sinon repérez les routes sur un plan, regardez les panneaux indicateurs, ou encore mieux, interrogez les passants.
IV. Sur le spot
Rappelez vous que les facteurs qui définissent un bon spot à stop sont ceux qui permettent au conducteur de vous juger correctement. Bien sûr, le lieu où vous ferez du stop importe. Mais le plus important, c’est vous! En étant visible de loin, vous laissez au conducteur le temps de vous jauger, et de décider si oui ou non il vous prend: il faut donc lui donner envie! Attention, je le répèterai mais donner envie est tout, sauf faire pitié.
Désolé aux arabes qui passent pour des terroristes, et encore plus désolé aux blacks dont on a le même a priori – et qui en plus sont invisibles la nuit. Les blancs vont avoir plus de facilité à s’attirer la sympathie des conducteurs; et je n’y peux rien. Au delà de ce léger handicap de base, chacun peut s’efforcer de faire bonne figure!
1. Le sourire
Essayez donc d’avoir l’air de bonne humeur, de ne pas penser au temps qui passe et d’afficher un sourire décontracté. Concédons-le, ce n’est pas toujours facile de rayonner de joie lorsqu’on voit les voitures défiler sans s’arrêter, voire ne pas défiler du tout. Et c’est encore pire lorsque des petits comiques font mine de s’arrêter et attendent que vous arriviez en courant pour repartir sur les chapeaux de roue en vous insultant.
Toujours est-il que plus on est nerveux, moins on n’a de chance d’être pris; et garder un sourire détendu pendant des heures alors que manifestement rien ne va, n’est pas aussi facile que ça en a l’air. Comme tout, ça s’entraîne! Une idée: sourire lors de la vie de tous les jours. Faites le, ça marche! Il semblerait en plus que le simple fait de sourire fasse croire au cerveau qu’on est censé être de bonne humeur: il libére alors des hormones liées au plaisir. On sait tous qu’être content déclenche le sourire, et bien on remarque inversement que sourire déclenche le contentement. Bien sûr c’est un peu plus compliqué que ça, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui.
En sus de ce petit travail, vous pouvez essayer de passer le temps et de garder votre potentiel sympathie avec diverses distractions: en chantant, en sifflant, en pensant, voire même en dansant ou en jonglant. En outre, ces deux dernières occupations ont des chances de vous rendre intéressant pour les conducteurs, qui voudront peut-être en savoir plus. Mais ça reste une généralité, certains risquent de vous voir comme un sale hippie qui vit sur le travail des honnêtes gens sans jamais rien glander.
2. Les habits
Et c’est pareil pour le look. S’habiller de façon originale est quitte ou double. Une fois où je sortais d’un rendez-vous important, on m’a sorti qu’on m’avait pris en stop parce que mes habits (que je n’aimais pas du tout) témoignaient d’une classe sociale pas trop douteuse. Bon, avoir l’air guindé ou sortir en costard ne vous fera jamais gagner beaucoup d’heures, et ça ne donnera pas envie à la classe sociale qui prend le plus en stop (malheureusement ce sont surtout les marginaux ou les plus démunis qui acceptent de donner). Au final, tout ira bien si vous êtes habillé de façon décontractée et confortable! La couleur est souvent un atout, ne serait-ce parce qu’elle vous rend repérable de plus loin.
3. Quelques techniques en plus?
- Vous pouvez essayer d’accrocher le regard des conducteurs, sans toutefois les fixer de façon trop soutenue. Manifestez votre existence, mais n’en devenez pas lourds: toute une technique!
- Le petit signe de tête est également un bon atout. Qu’il soit discret, ou que vous fassiez carrément semblant d’avoir reconnu le conducteur, au moins il prendra consience de votre existence.
- Il est aussi possible de dire bonjour à ceux qui vous regardent, sans plus insister. Et après une seconde de pause, vous pouvez dire: « Oh! Pendant que j’y pense, vous n’iriez pas dans cette direction par hasard? » Libre à vous d’affiner cette accroche maladroite… Vous pouvez aussi demander confirmation de votre route. Bien sûr, la réponse ne vous intéressera pas puisque vous le saurez normalement déjà. Mais une fois que le conducteur aura brisé (de son plein gré) le silence, il sera bien plus disposé à vous rendre service. C’est d’ailleurs une technique de manipulation appelée « le pied dans la porte ».
- Et puis si vraiment vous êtes dans une situation désespérée, vous pouvez être un peu plus explicite et mendier un trajet. Mais ce n’est pas quelque chose que j’aime faire en général.
4. A combien peut-on faire du stop?
- Une fille et un gars représentent probablement la meilleure formule: c’est attendrissant et ça vous rend immédiatement moins suspect;
- Deux filles, ça fonctionne très bien aussi;
- Une fille seule, c’est bien mais pas toujours recommandé. Mais c’est pour cette même raison que ça fonctionne bien: pas mal de mamans ou de parents s’arrêteront pour vous prendre, de peur qu’un psychopathe évadé de Guantanamo ne vous viole sur le bord du chemin;
- Un gars, ça marche normalement: c’est-à-dire pas particulièrement bien, ni particulièrement mal.
- Deux gars impressionnent tout de suite plus, mais ça fonctionne. En revanche l’attente devient moins pénible, et on a deux fois plus de pouces à mettre en évidence devant le nez des conducteurs;. Vous pouvez vous écarter un peu, de manière à multiplier les points de contact potentiel et à diviser les peurs des conducteurs.
- A plus de deux, c’est nettement plus tendu: ça peut faire peur, et le nombre de places disponibles devient un paramètre largement plus limitant. Dans ce cas, il vaut mieux que vous vous sépariez en plusieurs groupes.
S’il y a un autre auto-stoppeur sur le spot, c’est plus difficile et il faudra vous en débarrasser le plus vite possible. Toutefois je vous déconseille le meurtre: il vaut mieux aller le voir, lui dire bonjour et lui demander sa direction.
- S’il voyage dans la même direction et qu’il a l’air sympa, faites du stop avec lui;
- S’il voyage dans la même direction et que vous n’êtes pas convaincu, allez vous poster plus loin;
- S’il ne voyage pas dans la même direction, postez-vous plus loin, proposez-lui d’arrêter également les voitures qui vont par chez lui, et demandez-lui d’en faire autant.
5. Particularités liées au pays traversé
- Renseignez-vous sur les normes sociales du pays que vous traversez! Par exemple, le pouce levé en Grèce équivaut à notre doigt d’honneur, et ne vous aidera pas à être pris.
- Il n’y a pas de péage sur les autoroutes dans certains pays comme l’Allemagne: il faut donc compter sans.
- Les camions ne prennent pas trop en France (la plupart des assurances ne prend pas en charge les passagers non déclarés), par contre c’est vraiment le bon plan: certes ils avancent lentement, mais au moins ils vont loin et connaissent la route.
V. En voiture
Une fois dans la voiture, ce n’est pas fini! On vous a rendu service, il est important de vous rendre agréable, ne serait-ce que pour la réputation de l’auto-stop. Si tous les conducteurs ont de bons souvenirs de chaque auto-stoppeur, ils seront plus enclin à renouveller l’expérience une prochaine fois.
Se rendre agréable, ça commence simplement par ne pas dormir, et essayer de discuter. Pour ceux qui ne savent pas parler avec des inconnus, c’est tout simple: il suffit d’alterner les questions pour faire parler le conducteur (sur sa destination, sa provenance, ce qu’il transporte), et les informations personnelles ou anecdotiques pour ne pas paraître trop indiscret (sur le temps, la voiture, la circulation, votre destination, vos galères pour en arriver là, etc…). Et au fur et à mesure le dialogue se fera plus naturellement.
L’essentiel reste cependant d’être gentil, ce qui n’exclut pas de rester naturel! Même à l’étranger, il ne sert à rien de vouloir se fondre dans la masse: d’une part on n’y arrivera pas, et d’autre part on y perdrait toute notre saveur. Quelqu’un a dit « Reste toi même! Tous les autres sont pris. » En ce qui me concerne (et c’est pareil en France où je ne rentre pas vraiment dans le moule), je préfère rester normal quitte à paraître bizarre, plutôt que paraître normal, ça ferait bizarre… Soyez respectueux et intéressé par le conducteur (et les éventuels passagers), ce sera parfait! A partir du moment où les deux parties sont de bonne volonté, il n’y a jamais de gros problèmes de communication.
J’aime bien pousser la chose encore plus loin, et proposer de payer la nourriture, le péage ou l’essence. En sachant très bien qu’en général ils refusent et je ne me risque pas à grand chose. Et puis au pire, ce sera toujours moins cher que le train!
Conclusion
Voilà, c’est à peu près tout et c’est déjà beaucoup trop pour une pratique qui n’est régie que par le bon sens. Maintenant,