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Le parkour, la vie

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Le Parkour, la vie.

Bien que l’activité soit en plein boom, le terme de « parkour » (ou de « traceur », le pratiquant de parkour) ne parle pas encore à tout le monde. Wikipédia parle d’une « activité physique qui vise à un déplacement libre et efficace dans tous types d’environnements, et en particulier hors des voies de passage préétablies ». La fédération de parkour décrit une « activité physique consistant à se déplacer efficacement grâce à ses seules capacités motrices, dans différents types d’environnements ». On entend souvent que c’est « l’art de se déplacer d’un point A à un point B de la manière la plus efficace possible ». Souvent, le stéréotype classique se représente des « jeunes casse-cous qui grimpent, courent et sautent partout, en particulier en faisant des saltos d’immeuble en immeuble ».

J’y vois quant-à moi un objet bien plus simple et bien plus large. Le parkour commence dès lors que confronté à un obstacle menaçant votre avancée, vous choisissez de ne pas faire demi-tour – du moins, pas d’office. Vous vous déterminez à apprendre à lui faire face, à vous mettre au défi de le franchir, à tenter d’une manière ou d’une autre de l’apprivoiser sous ses jours les plus intéressants. Vous faites le choix d’apprendre à le connaître, à vous connaître vous-même, à juger de ce qu’il est possible de faire ensemble.

Un obstacle, ou un défi ?

Un obstacle, ou un défi ?

Parfois, ce processus se soldera par une déception : il sera plus sage de remettre ce défi à un jour plus faste. Voire à jamais, nous ne vivons pas dans un monde parfait et le corps humain a ses limites. Le jeu n’en vaudra pas la chandelle, et le risque n’en vaudra pas la cheville. Vous réapprendrez alors à faire demi-tour, mais en connaissance de cause.

En revanche, à l’heure où le monde joue la carte de l’aseptisation de peur d’être confronté à une réalité trop difficile, vous aurez appris à faire la différence entre une peur salutaire et une peur irrationnelle, modulée selon vos capacités physiques, mentales et techniques de l’instant. Vous saurez exactement ce qu’il est raisonnable ou non de demander à votre corps (et à l’obstacle). Si l’obstacle est infranchissable, vous passerez votre chemin. S’il est franchissable, vous le franchirez. C’est aussi simple que ça. Avec toutes les ressources de créativité que cela peut impliquer, et avec une belle satisfaction personnelle à la clé. Le déplacement deviendra franchissement, puis amusement. Le monde entier se métamorphosera en un vaste terrain de jeu !

Dès lors, il n’y a plus tant de différence entre l’athlète au top de sa forme qui se met au défi d’effectuer un énorme saut de chat plongé entre deux immeubles, et la personne en surpoids qui choisit de monter les escaliers plutôt que de prendre l’ascenseur. Ou entre la personne qui se donne à fond pour ses études, et celle qui fait le sacrifice de laisser tomber un emploi lucratif au profit d’un autre plus épanouissant. La vie ne manque pas d’obstacles auxquels se confronter, et le parkour en est une belle métaphore – et un bon entraînement.

Un obstacle imposé par la vie, surpassé par la volonté.

Un obstacle imposé par la vie, surpassé par la volonté.

Ces quelques lignes le laissent bien augurer, le parkour vient avec des valeurs. « Etre fort pour être utile », « être et durer », « faire, faire bien, faire vite et bien », le dépassement de soi plutôt que des autres… C’est une belle école de la vie. Je ne m’épancherai pas sur le sujet, j’en parle amplement dans d’autres articles (ici et ici en particulier).

Alors effectivement, au delà de ces considérations générales, en pratique le parkour reste une discipline bien particulière, qui propose des techniques spécifiques de franchissement d’obstacles. Elle emprunte à beaucoup de disciplines : l’athlétisme pour la course et les sauts, l’escalade pour les parties de grimpe, la gymnastique pour les repères du corps dans l’espace, les arts martiaux pour le contrôle dans la puissance et pour les valeurs, et j’en passe.

Saut de bras en miroir dans un parc de Grenoble, avec Thomas. Photo par Pierre Chauffour.

Le parkour emprunte, mais apporte également beaucoup aux autres disciplines. Ici, à la photo artistique, par Pierre Chauffour.

Le parkour emprunte, mais il peut également beaucoup apporter ; et ce autant dans les domaines du sport, que des sciences, de l’éducation populaire, de la santé et de l’art. Le sport pour le côté physique et complet, les sciences pour les motricités spécifiques, l’éducation populaire pour les valeurs et pour la pratique à moindre coût dans tous types d’environnement, la santé pour le bien-être physique et psychologique, et l’art pour l’aspect visuel et encore novateur.

Tous peuvent y trouver leur compte ! C’est une garantie de l’esprit fondamental de la pratique.

2 commentaires sur “Le parkour, la vie

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